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Les contes des temps
20 mai 2007

Run!!! 7 eme partie

Je balançais une courte rafale au jugé. Un gargouillis de douleur m’indiqua que j’avais touché une cible, assez proche. J’allais pas me laisser piéger comme un rat. Vite sortir, forcer le passage avant l’arrivée de nouveaux renforts. Je me penchais impossiblement vite, caressais deux fois la détente, et revint en position trop rapidement pour qu’ils puissent réagir. Le premier garde de tête tomba. La deuxième balle pénétra dans la poitrine du second, ressortant dans son dos. Je me mis debout sans attendre, et gueulait dans ma radio ;

 -C’est l’heure de foncer ! Si un de vous deux à une idée, vous gênez pas, faites-le !

Le quatrième et dernier garde savait presque comment se déplacer sans un bruit. Je fus prévenu de son approche par le tic que fit son flingue en touchant l’encadrement de la porte. Mes réflexes câblés me permirent de me pencher dans le couloir, et d’attraper à deux mains le canon de son fusil. La fille grogna. Je tirais vers le bas, lui arrachant l’arme des mains. Elle se jeta sur moi, des griffes de trente centimètres jaillissant de ses avant-bras (exemple classique d’amélioration cyber : ultra efficace en combat rapproché). J’eus à peine le temps de me tourner, mais ne réussit pas à détourner les lames en acier, qui déchirèrent mon blouson mais ne traversèrent pas le kevlar. Couché sur le dos, je lui saisit les avant bras, puis lui décochais un grand coup de boule. Et de quatre au tapis.

 

  Mais l’ascenseur sonna à nouveau. Je me relevai et courut vers le fond du couloir, direction les escaliers. Mes réflexes artificiellement augmentés forcèrent mon corps à courir plus vite que la normale. Mon métabolisme accéléra. Derrière moi les portes s’ouvrirent, suivi par des bruits de pas, bien trop nombreux à mon goût. Au fond du couloir se trouvait la porte qui donnait sur les escaliers, bien trop loin.

2 mPetite devinette : huit gardes armés de mitraillettes d’une cadence de tir de 35 balles en 3 secondes visent un type à dix mètres d’eux dans un couloir de2m de large. Quelles sont les probabilités pour que je m’en sorte ?

Heureusement que les deckers sont là. Avant que je trouve la réponse à cette question, la voix de Tesla Girl annonça le retour des renforts :

-Extinction des feux, Nik !!!

Les lumières du couloir s’éteignirent brutalement. Les gardes lâchèrent immédiatement plusieurs rafales, mais sans avoir eu le temps de viser avant que l’obscurité emplisse le couloir. Ma vision améliorée passa en mode infrarouge. Je distinguais immédiatement la lumière qui filtrait de dessous la porte de sortie. Je sautais, l’épaule en avant pour défoncer l’obstacle. Ma vitesse permit d’arracher la porte de ses gonds. Roulant sur moi-même, je sentis plusieurs impacts sur mon corps mais aucune balle ne traversa (vive le kevlar les amis, ne sortez jamais sans ! retour sur investissement garanti !) Toussant du sang (côtes cassées, à coup sûr), je forçais mon corps endolori à se traîner vers l’étage supérieur.

 

-Les affaires reprennent, Nik ! m’annonça Tesla Girl d’un ton victorieux. J’ai le visuel sur la tridéo des escaliers. Tu en as trois qui arrivent de l’étage en dessous, et autant juste au dessus.

Ouais et sans compter les fans de tir au pigeon qui allaient se pointer depuis le couloir. Merde. Pas le temps de m’appliquer un médipatch ou une piqûre de métamphétamines. J’allais devoir continuer sans me soigner.

Montant sur le  palier entre les deux étages, je les vis arriver dans les escaliers peu éclairés. Trois en haut, trois en bas. Jurant entre mes dents, je savais que la danse allait être finie pour moi. Malgré tout je me mis dos au mur, le Predator dans la main droite et je dégainais de l’autre main mon Remington Roomsweeper (oui, je sais, ce truc n’a que 8 balles, mais quand on voit qu’elles font des trous de 15 cm de large, ça ralentit à coup sûr les ardeurs de vos attaquants).

Je visai le premier arrivant du dessus avec le Predator, et de même en bas avec le Remington. Probabilité de toucher 72%. Mes mains tremblaient, suite aux blessures et à la fatigue. Je décidais de compenser la qualité de tir par la quantité. Je tirai plusieurs fois. La première balle traversa la gorge du garde situé derrière celui que je visais. Sans attendre, je fis feu des deux côtés. D’autres impacts sur ma poitrine. Le kevlar empêchait les balles de passer, mais ça n’allait pas durer. J’allais me faire plomber très vite…

La voix à l’accent caractéristique de BamBou retentit dans mon tacticom :

-Ferme les yeux, Koala arrive !

 

Avant de fermer mes paupières, j’eus le temps de voir apparaître à côté de moi la silhouette fantomatique d’un koala, l’esprit gardien de BamBou. Une vive lumière inonda le palier, faisant l’effet d’une grenade aveuglante. Je rouvris les yeux quelques secondes avant les gardes aveuglés. Je balançai la sauce pour me frayer un passage vers le haut, allumant les deux gardes au dessus de moi. Je me mis à courir vers l’étage supérieur.

-Qu’est ce que c’était que ce bordel ?

J’en étais bouche bée.

 -Je leur a fait voir la lumière, répondit-il, une touche d’humour dans sa voix. Bruit de mastication. Je me suis dit que ça te ferait gagner du temps.

Pas mauvais en tactique pour un chaman. Bon, j’allais pas rester là à attendre tous les gardes de la sécurité. Tirant sur la rampe, je montais au dernier étage, cherchant un moyen de sortir de ce piège à rat.

 -Continue jusqu’au toit de l’immeuble, annonça Tesla Girl. Silver Grimm a un plan pour te tirer de là.

Connaissant le gars, j’allais pas m’ennuyer, à coup sûr !

 -Ok, Tess. Je monte, criais-je en réponse.

Je passais devant le quatrième et dernier étage, et continuais en montant les marches deux par deux. J’entendais derrière moi les cris des gardes corpos. Plusieurs voix…

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