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Les contes des temps
21 mai 2007

L'étang de verre: 7 eme partie

Une silhouette sombre apparut derrière les nains…


    Un être svelte arriva derrière les rangs des arbalétriers. En armure moulante couleur verte et une cape blanche claquant au gré de ses mouvements, l’apparition entra en scène. Un tourbillon de mort s’abattit sur les ennemis d’Haragswald : l’elfe utilisait continuellement l’élan d’un de ses coups pour en relancer un autre ou assurer son équilibre, dans une fascinante danse guerrière à deux lames longues. Sa longue chevelure bleue virevoltait autour de lui ( ou d’elle ?…)
    - Farayenel !  s’étonna Haragswald le Bossu.
    L’elfe s’accroupissait, incitant les nains à vouloir profiter de cette fausse ouverture, pour esquiver ensuite par une pirouette aérienne rallongée par son sort de vol. Ces enchaînements de mouvements d’apparence chaotique trompaient les défenses de ses adversaires et lui permettait de se rapprocher au corps à corps des tireurs nains. Les arbalétriers hurlèrent, des nains tombèrent, d’autres chargèrent.
Une voix arracha le prêtre a sa contemplation de ce fascinant ballet :
    -Cours fils du Sang ! Les morts t’attendent ! Cours ! Du sang ! .
    Il senti sa résistance faiblir et l’esprit du sang prit le contrôle de son corps. Il détestait ça, mais la fatigue et la surprise avaient affaibli son contrôle. Il ne restait plus qu’à espérer que l’esprit maléfique ne lui ferait pas combattre aussi le chef des Griffes Noires.

    Oubliant toute stratégie, l’esprit du sang lui fit jeter son bouclier, saisir sa masse à deux mains, et charger les restes des rangs nains. Il voyait désormais le monde comme le voyait l’esprit : rouge. Toutes les veines principales et les artères de ses ennemis lui apparaissaient incroyablement nettes, l’esprit du sang sachant alors où frapper, quel était la zone qui ferait saigner le plus. Les deux combattants écumèrent les guerriers nains adverses, les survivants préférant détaler rejoindre en arrière le gros de l’armée.
    L’esprit enfin rassasié, Haragswald pu récupérer le contrôle, pour s’asseoir et reprendre sa respiration. Le souffle court, souriant, l’elfe le salua de ses épées poisseuses de sang. En réponse au regard surpris de son subordonné, Farayenel fit par de sa découverte, faisant résonner sa voix dans la tête du Bossu :
    - Je viens de survoler les troupes des nains et de leurs alliés. Ils sont nombreux et très bien organisés. Ils vont réussir à construire ce pont malgré les défenses illithides et kuo-toas.. Notre seul espoir est de les retenir suffisamment pour permettre à nos renforts de venir des portes de la ville. Il fallait donc que je vienne organiser la défense, et empêcher ces minus d’avancer un pas de plus le temps que les mercenaires des portes viennent nous aider.

    L’elfe se tourna vers les airs, d’où les illithids avaient observé le combat. Il donna des ordres secs et précis. Son ton sans appel et l’obéissance des flagelleurs mentaux fendit le visage du Bossu d’un horrible sourire.
    L’humain se tourna vers le pont, regardant l’armée naine arrêtée dans son élan, à environ deux cent mètres de là. Les survivants rejoignaient le gros de leur forces, avec force gestes et cris.
Se retournant, il constata que Farayenel l’ambigu(e) avait été promptement obéi : les kuo-toas sortaient de l’eau ou des barques pour prendre place sur le pont, les illithids les disposant au fur et à mesure. Ils prirent ainsi place sur toute la largeur du pont, véritable mur d’acier et de chair, empêchant tout passage. Les flagelleurs mentaux lançaient des sorts de protection sur eux-mêmes et sur les officiers hommes poissons. Ces misérables créatures faisaient maintenant les fiers à bras, grognant, se poussant, pour s’impressionner les uns les autres.
    Dégoûté par leur lâcheté au cours du précédent combat, Haragswald fit par de sa colère à voir ces créatures se vanter ainsi du combat à venir.
-Je sais bien Haragswald, le tempéra Farayenel, mais on a besoin d’eux. Rappelle toi que Tloff (mini rappel : c’est le barbare des Griffes Noires ) les appelle les gobelins des profondeurs. C’est exactement ça.
Il se retourna vers les hommes poissons, et prit son inspiration :
-Officiers ! Mettez-vous derrière vos troupes et tuez quiconque de vos hommes qui fera mine de s’échapper !
    Les plus imposants des kuo-toas traversèrent les rangs, en profitant pour dispenser quelques coups à ceux qui n’étaient pas bien placés. Satisfait de sa stratégie, Farayenel demanda aux illithids d’appeler une trentaine de mercenaire lanceurs de sorts en renforts.
    -De toute façon, la cité n’en a pas besoin tant que les nains ne sont pas arrivés sur la berge de la ville, rassura l’elfe à son interlocuteur illithid. Pas vrai Haragswald ?
    Surpris par le silence de son subordonné, Farayenel se retourna pour le réprimander, mais ce qu’il vit le laissa bouche bée. Un nuage gris avait recouvert les nains, masquant toute l’armée aux yeux des défenseurs. De plus cette étrange fumée semblait gagner en volume et venir vers eux.
Un peu apeuré, le Bossu se leva, ramassa ses armes, sans quitter le phénomène des yeux. Le nuage se rapprochait sur le pont, gagnant en vitesse. Les officiers Kuo-Toas motivaient leurs troupes, et les maintenaient en place. Les illithids survivants reculèrent vers la cité de l’étang de verre. L’elfe gris(e) croisa les bras, intrigué.

    Soudain un bruit assourdissant retentit depuis l’intérieur du nuage magique. Un bruit de pierre que l’on casse, de bâtiments qui s’écroulent. Ce bruit se rapprochait d’eux, de plus en plus fort. Les hommes poissons devaient maintenant crier pour couvrir le bruit et empêcher les rangs de se défaire. Le pont se mit alors à trembler et, de chaque côté du pont, un voile transparent apparut. Farayenel devait agir maintenant, comprendre ce qu’il se passait, et vite.
    Il se décida à prendre de la hauteur, s’élevant à plus de dix mètres du sol. Il vit alors que le nuage était une simple façade peu épaisse pour couvrir ce qui suivait juste derrière. Affolé par le plan machiavélique des nains, il contacta mentalement le Bossu, et lui dit un seul mot :
-FUIS !

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