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Les contes des temps

22 mai 2007

L'étang de verre: 1ere partie

    « Jamais vu des types aussi tétus ! », pensa Prentys entre deux respirations difficiles. Il était allongé face contre terre, avec certainement des côtes cassées. Le sang collait sa tunique sombre sur son coprs. La sueur et le sang se mélangeaient dans sa bouche.
    Ca s’annonçait mal dès le début. Son groupe s’était vu surprendre, puis séparé par une attaque éclair de ce groupe de « sauveurs ». Il avait pourtant suivi les consignes, et avait joué de stratégie. Depuis un arbre il avait fait honneur à son maître elfe en maniant son arc avec précision. Par 3 fois il avait atteint un point vital du prêtre ennemi !
    « Pas possible, il court encore, et avec tout ce métal inutile sur le dos ». Et ce voleur aussi agile que lui, qui sape sa méthode de guérilla… « Ca sent pas bon », se dit le vieux roublard. Mais une douleur plus forte que les autres au niveau des côtes lui ôta toute conscience le temps de vomir du sang.
    Et à ce moment là, il eut autant de douleur que de rage : « je vais vous montrer pourquoi on m’appelle l’Affûté, hors de question de tomber devant des gosses ! ». Il dépassa le stade de la douleur, pour être subitement pleinement conscient de ce qu’il avait à faire.
    Il se releva immédiatement d’une poussée efficace des mollets, tout en saisissant à ses pieds le marteau du prêtre. Bien que cela lui valu d'aggraver ses blessures et d'augmenter son saignement, il le relança vers l’ennemi le plus proche : le voleur adverse. Celui–ci avançait rapidement par bonds successifs de plusieurs mètres, évitant les branches basses, le regard rivé sur sa cible. D’un bond de côté il évita le projectile. Prentys ne perdit pas de temps à regarder la suite, et dans un dernier effort se précipita vers une liane derrière un arbre, à l’abri des regards de ses deux poursuivants.
    Les ombres étaient là , comme toujours pour lui, ses seules amies depuis plus de 30 ans. Il n’avait qu’à saisir la corde naturelle, et il sortirait de la ligne de mire de ses adversaires pour prendre de la hauteur. Sa main et son épaule gagnèrent le confort de la partie ombragée de l’arbre. Mais au dernier moment le métal froid et familier d’une dague lui perfora le rein droit, paralysant son côté. Ses jambes le poussèrent malgré tout vers le haut, plus par volonté propre que par action réfléchie de sa part, l’habitude certainement. Prentys « l’affuté » sombra dans l’inconscience, et se dit avant de sombrer dans le noir accueillant d'un monde sans douleurs : « pourvu que je retombe dans l’ombre de l’arbre…pourvu que j… ».

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22 mai 2007

Run!!!

Courte nouvelle située dans l'univers futuriste-Heroic fantasy de Shadowrun:
Un ancien militaire français est embauché à Seattle pour constituer une équipe afin de voler des données dans un laboratoire plutôt bien gardé.

Cette histoie courte se veut simple et efficace: le héros fait son équipe, se rend sur place, suit un plan bien préparé, puis improvise pour s'échapper, et à la fin ça finit plus ou moins bien. Action, magie, informatique, fantasy: j'ai tenté de mettre un peu de tout  ça pour doner un résultat simple, agréable à lire...


RUN___

22 mai 2007

Run!!! 1ere partie

 Run !


 

« Les shadowrunners commettent des délits, généralement pour de l’argent. Quand une corporation a besoin de quelqu’un pour faire un sale boulot, elle se tourne vers les ombres. Les runners constituent des outils avantageux car sans papier (illégaux)… et donc jetables. »

Captain Chaos pour Shadowland BBS.

 

 

 

On dit qu’une bonne shadowrun est celle dont on se tire vivant. Entièrement d’accord, surtout quand c’est une qui se passe loin de chez toi et de tes potes (Seattle n’est pas exactement à côté de Paris pas vrai ?).Si à la fin du run t’es toujours vivant et pas emprisonné par les corpos ou les sheriffs locaux, alors tu pourras prendre le prochain boulot et espérer que cette fois tu toucheras le blé que t’espérais claquer (Faut bien payer les factures). Bon, moi, c’est vrai, je ne paye pas de loyer : je suis en vacances chez mes potes ricains. Là où ils vivent, dans le quartier chaud de Seattle, ce n’est pas vraiment un coin select. Mais les flingueurs locaux évitent de racketter un groupe d’anciens soldats des Euro-Forces. Mais faut quand même avoir de quoi se rincer la glotte et grailler un bout, hein ? Et j’te parle même pas du max de pognon que ça coûte de se tenir à jour dans les armes de pointe, le cyberware, les protections magiques et tous ces trucs-là. En plus il me fallait rentrer au pays avec un peu de bénef en poche, sinon mon honneur en aurait prit un coup.

 

 

Ca avait commencé comme d’habitude par un mail sur la messagerie shadowland de mes ex-collègues. Ca m’arrive pas de chercher moi-même mes boulots ici. Pourquoi ? Je viens de Panam, et en 2060, les français et les ricains sont toujours à couteaux tirés, et je peux vous garantir que les gars du coin sont plutôt équipés en lames ! Les « samouraïs des rues » américains ont tendance à se charger en chrome, affichant plus de métal qu’une voiture. Bon, ok, dans l’armée on était pas mal non plus.

 Les « samouraïs des rues » sont les combattants de l’équipe de runners. Implants ou membres cybernétiques, musculature génétiquement améliorée, réflexes électroniquement augmentés, interface câblée de tir, etc. La liste des améliorations possible est longue.

Donc on était dans la planque de mes amis (Mark, Big Ben, Iron Queen, et les autres…) en train de feuilleter  les pages virtuelles du dernier magazine on-line d’Ares-Macrotechnology. Tout le monde sait  qu’Ares vend  les meilleures pétoires du marché. La conversation était passionnée (tu m’étonnes : donne le catalogue des jouets de Noël le 24 décembre au matin à un groupe de gamins et t’auras une idée de l’état dans lequel on était). En plus je les chauffais un peu en vantant les mérites du dernier Famas, « bien plus efficace que vos pistolets à bouchon ! ». Bref on se marrait bien en repérant un flingue ou deux qui valaient vraiment le coup mais que je ne pouvais pas me payer…à moins de me trouver un job avec un bon gros créditube à la clé.

 

Chance, le mail m’était destiné : il proposait un run, et indiquait le nom de l’employeur ainsi que l’endroit pour un rendez-vous  préliminaire avec le Johnson – c’est comme ça qu’ils appellent ici les types qui emploient les runners. Je contactais immédiatement depuis mon cyberdeck une ancienne associée, Tesla Girl.
Elle est une decker, un pirate informatique surfant sur l’océan de données mondiale,la Matrice.En 2060, internet a disparu, évolué en une base de données bien plus complexe. Grâce à un système de projection neurale, ton corps (dont tu peux choisir l’aspect) navigue au milieu des données représentées graphiquement en trois dimensions. Tout prend vie : infos, bâtiments, utilisateurs, systèmes de sécurité, virus, anti-virus, et bien sûr les GLACES (Générateur de Logiciels Anti-intrusion par Contre-mesures Electroniques, l’ennemi de nos potes deckers). Seul inconvénient : ce que tu vis dans

la Matrice

se répercute sur ton système nerveux et cérébral (exemple : prendre une balle dans la tête dans

la Matrice

ne tuera pas ton corps physique mais ton esprit croira vraiment que tu l’as prise, et tu risque l’arrêt cardiaque ou le coma…).

la MatriceDonc,lorsque j’appelais mon amie decker , l’écran plat du salon s’alluma seul, et l’image de Tesla Girl remplit la totalité de l’écran. Son avatar sur la Matrice avait son visage, avec des yeux lançant des éclairs, et des fringues multi-poches, d’où semblait sortir de chacune de l’énergie électrique. Sa trombine d’elfe avec ses oreilles pointues se rapprocha de l’écran, et son sourire sembla remplir la totalité du moniteur.

« Nicolas, mon froggy préféré ! cria Tesla Girl. Et toute la clique avec lui ! Salut les gars ! En pleine activité je vois… »

Un concert de grognements mêlés à quelques remarques sur ses oreilles fusèrent du groupe assis dans la pièce. Mais l’elfe ne se départit pas de son sourire éclatant, regardant tour à tour ses anciens compagnons d’arme.

« Hoï, Tesla Girl. J’ai besoin que tu te renseignes sur un type, un Johnson, lui demandai-je. On a peut-être du travail. »

L’avatar de Tesla Girl (son vrai prénom c’est Svetlana, mais à moins de vouloir finir grillé dès que tu toucheras à un appareil électrique, tu l’appelles Tesla Girl) s’éloigna sur l’écran, dans le flot de données de

la Matrice. Toujours souriante elle mit ses mains dans ses poches.

« Toujours un temps de retard hein, les gros ? J’ai lu le mail que t’as reçu, et j’les ai déjà tes infos. »

Aussitôt un de mes potes, Mark (aussi appelé British Bulldog), s’approcha, l’air mauvais :

« De quoi ? Tu surveilles notre conection ? Tu mates nos mails ? »

Sourire Colgate à la con en réponse…

« Bordel, mais on avait renforcé la sécurité pourtant !  » Un éclat de rire soudain derrière nous le fit repartir vers les autres, qui apparemment s’en foutaient complet.
 

 Je me retournais vers elle : «  Alors qui paye et combien ? »

« Une méga-corporation ! » répondit-elle. Je m’avançais vers le moniteur pour l’éteindre. J’ai jamais compris cette folie propre aux deckers : plus le piratage est gros (donc les probabilités de se faire griller le ciboulot), plus ils sont motivés.

Une méga-corpo ? Les corporations sont des sociétés regroupant des entreprises diverses, et bénéficiant de leur propre service de sécurité. Elles exploitent, spolient, violent des lois, etc… Seule dix corpos dans le monde sont suffisamment puissantes pour s’offrir le préfixe méga. Leur service de sécurité constitue les armées les plus efficaces au monde. Un run contre eux ? Du suicide quoi… Au moment où mon doigt s’apprêtait à appuyer sur le bouton « Off » de l’écran, elle cessa de sourire :

« Ecoute au moins avant de raccrocher. J’ai fouillé un peu l’identité de ton employeur, et ce Johnson n’est pas n’importe qui. Sous cette fausse identité se cache en fait William Ager. Ce gars est le responsable des Ressources Extraordinaires chez Novatech. »

Oaouh ! Ager ? Le type recrute des shadowrunners pour sa boîte, quand le boulot à faire est trop sale pour ses Forces Spéciales. Il paye bien, et jouit d’une bonne réputation dans le coin, pour un corpo. Pas de coups fourrés, il paraît. De plus, il choisit que des runners sérieux, du lourd. Et ça, ça fait du bien à mon ego. Que voulez-vous, on se refait pas…

Tesla Girl continuait de parler :

« …garantie d’un compte en banque blindé Nik ! Pleins de nuyens (la nouvelle monnaie mondiale). On peut au moins le rencontrer. »

« Une idée du montant ? De l’équipe dont je vais avoir besoin ?» Je ne voulais pas paraître trop empressé. Tesla Girl était suffisamment maligne pour deviner le solde de mon crédit-compte (ou même craquer le système bancaire français au p’tit déj pour aller le consulter directement), et ça ne l’aurait pas gênée de demander une plus grosse part du gâteau si elle voyait à quel point j’avais besoin d’argent.

« Peu de monde, fit elle. Novatech et Ager ne proposent que des actions discrètes, pas besoin de tonnes de muscles. Ce sont souvent des missions d’extraction, ou de vol. Quand à l’argent, les rumeurs disent que les équipes qu’il a embauchées ont touché le jackpot. Alors, ça t’intéresse ? »

« P’têt bien.» P’têt bien ? Ouaih ! Moi qui me demandais comment j’allais me payer le voyage orbital retour à Paris… et de plus j’ai toujours voulu faire mal au corpos. Alors si je peux les délester d’une belle somme…

Ne vous méprenez pas, je ne suis pas dans le business que pour l’oseille. Il arrive parfois qu’on bosse pour faire quelque chose de bien, voire gratuitement pour certaines causes. Ca reste rare mais ça permet de pouvoir garder la tête haute. Mais si vous croyez que c’est facile pour un ancien soldat des euros-guerres de vivre sans une arme à la main…De plus, bosser dans les ombres permet de frapper des corpos, et ça j’aime bien. Appelez ça de la satisfaction professionnelle.

J’embauchais Tesla Girl dans mon équipe pour ce boulot, lui donnant rendez-vous une heure avant celle fixée par le Johnson, Ager.

21 mai 2007

L'étang de verre: 2 eme partie

Au même instant, sur le sentier amenant à la tour cassée, montaient des bruits de bataille.

    Sa masse d’arme décrivant dans l’air des motifs d’une lenteur trompeuse, il fit demi-tour pour toucher l’elfe aérien.
    Sa chevelure de jais luisant au soleil, l’ennemi fut trop rapide. Ses ailes soudainement entièrement déployées, sa lame déjà relevée, il freina brusquement - regardant calmement le coup du prêtre passer devant lui- et riposta.
Le guerrier bossu qui exécuta une contre-parade exemplaire était en parfaite synchronisation avec l’elfe à la gestuelle si étrange pour un guerrier.
-« Pas de doute, il vient de viser un point vital », constata Haragswald.
L’elfe revint à la charge , nullement impressionné, visant son adversaire au torse, puis plus bas. Recourant à une parade classique, « le Bossu » para la première attaque, et se baissa pour esquiver la seconde.
-« Encore deux points vitaux ! Ce n’est décidément pas un combat contre un guerrier classique » Tout en combattant, il analysait le système offensif de son adversaire.
-« Mon armure me protège de la plupart de ses attaques, mais il suffirait d’un instant de déconcentration et un point vital serait atteint ».
    Le prêtre maléfique de Cyric esquissa un sourire, qui passait souvent pour une grimace chez ceux qui ne le connaissaient pas. Certes il ne pouvait pas voler, mais il avait l’avantage de l’expérience tactique en combat rapproché. Il échafaudait déjà au fur et à mesure de l’affrontement la série de coups qui amèneraient l’épée à une parade haute.
Une simple feinte de plus…Et à l’instant où l’épée se leva, « le Bossu » s’accroupit et se fendit, masse d’arme en avant.
    Un coup idéal pour enfoncer la cage thoracique de son adversaire…
-« Par l’Unique ! Impossible ! » Haragswald commençait à perdre son sang-froid.
Ce diable d’elfe avait esquivé ! Non content de survivre au coup final de son enchaînement, l’elfe aérien s’était servi de ses ailes pour donner un puissant battement vers l’avant. Il était ainsi passé au-dessus de l’humain, pour arriver dans son dos.
-« Maudites oreilles pointues ! », cet adversaire s’adaptait à ses capacités et aux lacunes de l’adversaire. « Le Bossu » connaissait bien cette façon de combattre : il avait souvent vu le fourbe roublard Prentys « l’affuté » se servir du terrain pour gagner un duel.
    De mauvaise humeur, il repoussa de son bouclier doré l’attaque en piqué de son adversaire, et se retourna en donnant à sa masse un mouvement circulaire de bas en haut. L’elfe esquiva à nouveau, et au lieu de profiter de l’ouverture, s’éleva de quelques mètres avec un rire moqueur.
-« Traître ! lâche ! » rugit Haragswald. Mais à cet instant, il constata que son ombre au sol devenait de plus en plus nette. Comme si une source de lumière proche avait été placée au dessus de sa nuque. Instinctivement il regarda par-dessus son épaule et compris le geste de l’elfe aérien. Une seconde après, son univers devint une fournaise. Le feu rugissant à ses oreilles, le néant saisit Haragswald « le Bossu », et l’emporta avec l’amertume de s’être fait battre, ainsi qu’une forte odeur de brûlé…

21 mai 2007

L'étang de verre: 3 eme partie

Chapitre un:

« NON ! Je refuse de m’incliner !! se ressaisit Haragswald le bossu. Un haut prêtre de Cyric le Supérieur ne se couvre pas de honte en mourant sans honorer son dieu ». C’est alors qu’un bras lui pris l’aisselle et un autre le souleva par la taille en le tirant vers l’avant. Devant lui apparu un visage souriant, aux longs cheveux bleus, un corps fin moulé dans une armure typiquement elfique :d’une poigne fine mais étonnement ferme pour une être si frêle, son chef le força à reprendre leur fuite. Lever puis tirer sa carrure de colosse habillée d’une armure de plate complète ne semblaient pas gèner son patron.

La voix de l’elfe gris(e) retentit dans la tête du « Bossu » pour le réprimander : « On se replie pour mieux se ressaisir ! je ne te laisserais pas penser une seconde à la défaite !!!».
La compagnie de la Griffe Noire devait son nom à la griffe ensorcelée que détenait chacun des membres de la compagnie. Cet objet était régulièrement ensorcelé par le fondateur de cette compagnie mercenaire. La télépathie de groupe était un des sorts que l’elfe Farayenel l’ambigü(e) avait placé en premier.

Tout en courant, les deux compagnons firent appel au pouvoir de hâte. Malgré cela, Farayenel constata que le magicien adepte du feu ainsi que le voleur continuaient de les suivre. Ses yeux n’étaient pas bluffés par la transformation physique de ses ennemis : il les reconnaissait. Toaster les avait plutôt bien reproduis par son sort d’image holographique.


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Chapitre 2:


Leur compagnon barbare était maintenant loin devant. « Aucune aide immédiate à espérer de sa part », pensa l’elfe gris(e). Etudiant l’environnement tout en fuyant les sorts de boule de feu et les attaques sournoises, Farayenel trouva la solution provisoire. Il guida son balourd de compagnon sous l’abri des arbres. Immédiatement les deux poursuivants durent s’élever. Le mage pris de la hauteur, à l’affut de la moindre clairière où il pourrait déchaîner ses foudres, et le voleur cherchait une ouverture en les suivant sur le côté de la forêt.

Toutes ces données défilaient dans l’esprit du (de la) guerrier(e) mage. Ils fuyaient droit vers la Tour Cassée, située à 500m d’eux. Ils pourraient y arriver. « Alors, oui, alors, je vengerait la magicienne ! Et mes 3 abrutis de collègue vont se faire remonter sérieusement les bretelles ».

Quand tout à coup retentirent des cris derrière eux. Une voix forte hurla :
« Pour Tyr et la Justice ! A mort les Grif…. , puis la même voix repris une seconde plus tard, moins fort mais avec un ton mi-apeuré mi-irrité : Arrête de sauter Zed !! On va se casser la gueu …
-Yahaaa ! A mort !! Vengeance pour Zephrus !!! », coupa une voix surexcitée.

Se retournant, Farayenel l’ambigu(ë) vit arriver le paladin de Tyr, brandissant son marteau, et tenant fermement les rènes du cheval lancé au galop. Derrière celui-ci, alternant les sauts et les insultes, le voleur regardait fixement dans leur direction. Encore 400 mètres et ils seraient à l’abri. Et ces deux lourds qui les survolaient toujours.

« Jamais vu des types aussi collants ! Ca force le respect », ne put s’empêcher de constater l’elfe gris(e). Ils se retrouvaient à 2 contre 4, et avec un net avantage psychologique du côté adverse. « Remarque ils ont pas l’air de trop réfléchir, mais plutôt de passer à l’action sans perdre de temps ». Plus que 300 mètres, et les cavaliers se rapprochaient encore un peu plus.
Pendant ce temps Haragswald incantait pour se guérir.


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Chapitre 3:


Le voleur sauta à terre et se mit à bondir impossiblement vite et loin. Le paladin quand à lui renforça magiquement son aura bénéfique, sa présence semblant plus imposante encore, et son marteau plus gros. « Assurément une prière » pensa Haragswald « le Bossu ».
Leur course  effrénée continuait.
Plus que 200 mètres . Le barbare réussit à atteindre la Tour Cassée. « Il nous attendra sûrement là-bas » pensa le prêtre. « Il a intérêt », coupa Farayenel.
Plus que100 mètres…

Mais le voleur ailé surgit en zigzaguant habilement entre les arbres pour les prendre par le côté, tandis que le mage se postait à la sortie de la forêt, dans la clairière de la Tour Cassée, prêt à bombarder tout ce qui ressemblait à une Griffe Noire voulant se terrer dans la tour.
« Pas question de faire face en sous effectif, on a plus le choix », pensa Farayenel.

Il utilisa alors la dernière charge de l’anneau d’invisibilité majeure de groupe que lui avait offerte Crystenna « la double », en remerciement de sa titularisation en tant que mage de la Griffe Noire. Les deux fuyards disparurent sous les yeux de leurs poursuivants.
« Emporte nous en arrière et discrètement », ordonna son chef à Haragswald le Bossu. Celui-ci fit appel à son mystérieux don de lévitation, prit son chef par la taille, et contourna la charge du cavalier et du voleur. Puis il s’enfonça dans les bois pour parvenir à la Tour Cassée après un large détour.
Leurs adversaires fouillèrent consciencieusement les abords de l’édifice, le paladin cherchant toute trace maléfique, le mage à la recherche de toute manifestation magique. Mais Farayenel et Haragswald étaient déjà loin.

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21 mai 2007

L'étang de verre: 4 eme partie

Farayenel et Crystenna parcouraient le tunnel sombre. Seul les bruits naturels des cavernes perturbaient le silence: des infiltrations d'eau s'échappaient de fissures, des insectes rampaient sur les murs. Leurs sens magiquement amplifiés, les deux compagnons percevaient nettement tous ces sons. Ils marchaient prudemment, s'arrétant à intervalles réguliers.
Alors l'elfe sortait une sphère sur laquelle apparaissait un plan détaillé des souterrains, et vérifiait leur itinéraire. La magicienne quand à elle entrait en contact avec son familier parti en éclaireur. Après ces vérifications, ils repartaient.
Le chef des griffes noires affichait un air déterminé, tandis que la jeune mage semblait rechigner à avancer. L'ambigü(e) devait parfois l'attendre ou ralentir le pas, affichant un air agacé.

Arrivés à destination, l'elfe gris(e) sortit de son sac une série de figurines. Pendant ce temps, Crystenna vérifia qu'ils étaient bien seuls. Les deux se lancèrent alors dans un long chant répétitif. Les figurines se mélangèrent les unes aux autres, fusionnant, pour prendre au bout de quelques minutes l'aspect d'un seul objet:une griffe noire, posée sur le sol. Satisfaits, les deux mages épièrent les environs... Personne.

Puis ils repartirent en laissant l'objet magique derrière eux. Farayenel s'arrêta, et se retourna en prenant une pose arrogante. Il lacha un mot de pouvoir:"shirak". Le mot ainsi prononcé déchiré le silence du tunnel, provoquant une montée d'angoisse chez la magicienne. Immédiatement la griffe émit une forte lumière, qui prit forme. Le puissant sort d'illusion amplifié par le savoir faire des deux lanceurs de sorts prit effet. Dans le tunnel apparurent les membres de la Griffe Noire, plus rééls que nature, immobiles.

Les quatre s'éloignèrent, laissant derrière eux la première étape de leur embuscade. Après avoir parcouru quasiment trois kilomètres,ils passèrent à la deuxième partie du plan. Crystenna fit apparaître de l'eau. L'elfe incanta alors, fit léviter le liquide, et modula la forme de la flaque. Tout en chantant et en dirigeant le sort avec ses mains, il forma un fin disque d'eau flottant à un mètre du sol. Une scène apparu ainsi dans le miroir magique: le faux groupe de la Griffe Noire, attendant dans un tunnel.

"L'image n'est pas assez nette", osa commenter la jeune femme. Farayenel resta de glace, lui jettant un regard foudroyant.
Tout en capturant le regard de la magicienne, il sorti une de ses épées et s'entailla un doigt au dessus du cercle. Les gouttes de sang obscurcirent le liquide, rendant l'image totalement claire. Puis l'ambigü(e) détourna ses yeux sans dire un mot. Les quatres compères restèrent là à surveiller la scène, attendant l'arivée des Arpenteurs des profondeurs.


L’ « ambiguë » et « la double » restaient immobiles dans le tunnel sombre. La seule lumière qui éclairait la scène était celle du disque magique de clairevision. Crystenna semblait s’ennuyer, alors que l’elfe gris(e) restait concentré pour maintenir son sort. De temps à autre, une lueur rougeâtre baignait la scène. Une boule lumineuse passait, diffusant une lueur magique rouge orangée. Le familier dragon de la magicienne passait devant eux, faisant son rapport, et repartait inspecter les tunnels de l’autre côté.

« Les voilà !», exulta la jeune femme. Son air soulagé agaça son chef. Il contacta immédiatement ses trois autres compagnons, et lança un ordre mental d’un ton sec : « Ils sont dans le tunnel principal nord, passez à la suite du plan ! Chacun sait ce qu’il a à faire ! ». Un rire franc retentit à travers le lien mental : « Crystenna, fait un effort. A chaque fois tu nous le met en rogne … ». Contrairement au barbare, le haut prêtre de Cyric, dieu des mensonges, confirma l’ordre, avec une rigueur martiale. Prentyss quand à lui se déclara ravi de « ce plan issu d’un esprit retors, qui conduirait à la chute des rebelles de l’Alliance ». Le barbare répondit d’un ton moqueur : « C’est bon le vieux, on le saura que c’est ton plan. T’étais pas aussi fier quand t’as failli y passer l’autre jour… ».

Chaque membre des Griffes Noires partit vers une destination différente. Chacun avait un rôle à jouer dans ce plan, dont le départ venait d’être donné.

21 mai 2007

L'étang de verre: 5 eme partie

    Des rafales de sable et de poussière soufflaient sur la pierre blanche érodée par les siècles. Crystenna « la double » se pelotenna dans son manteau de mage et frissonna sous le vent glacial. La nuit était d’un froid extrême, comparée à la chaleur régnant dans les tunnels et les cavernes s’étirant sous la surface. Le vent gémissait inlassablement dans les ruines pour aller se perdre au milieu des arbres.
    Une ancienne et splendide tour s’était dressée autrefois à cet endroit. Les toits brisés et les murs branlants évoquaient l’aspect initial de ce bâtiment, depuis longtemps tombé. De grands remparts dressaient encore leurs bases face à l’avancée de la forêt et les fondations des tours perçaient au milieu de la végétation.

    En d’autres circonstances, Crystenna aurait pu errer des journées entières dans la forêt à parcourir les ruines de cette cité, mais un mystère bien plus grand et inquiétant occupait pour l’instant son esprit. Les sous-sols de la tour étaient le départ vers l’ombre terre… Sur le plan intellectuel, elle avait réussi à se représenter les tunnels, la végétation, les habitants des profondeurs, l’obscurité, et le silence. Mais le voir et le vivre était véritablement une autre expérience.
    Au sortir de sa formation, elle avait directement été embauchée par les Griffes Noires. Pour une première expérience en dehors du laboratoire de son maître, c’était assez effrayant. La routine quotidienne des études et la chaleur de la tour du mage avaient disparus.
    Quelques jours plus tard elle avait vu des sorciers mourir par dizaines, des créatures démoniaques s’en prendre à ses compagnons, et son autre était morte emportée par la magie. Ses camarades s’étaient révélés bien plus doués qu’elle. Elle devait faire le deuil de cette époque insouciante et prendre le dessus, être plus sûre d’elle. Les Griffes Noires attendaient mieux de sa part.

    Avec un soupir, Crystenna s’arracha à ses pensées sombres et se releva. Elle était plutôt grande pour une humaine, elle mesurait presque un mètre quatre-vingt, et était « mince comme un bâton de mage ». Elle n’était pas aussi séduisante que sa soeur, mais ses traits mélaient timidité et caractère, ce qui intriguait toujours les hommes.

    Le vent souffla dans son manteau en essayant de lui arracher, et la flamme magique de son bâton crépita. Elle rejoignit silencieusement ses compagnons. Ils étaient pelotonnés à l’abri d’un des murs de la « Tour brisée », dans une petite cour.
    Les ruines désolées se dressaient dans la nuit. Seule la tour principale avait survécu au passage du temps, mais les fondations indiquaient que l’édifice avait été jadis le lieu d’une puissante organisation. Une arche de pierre pâle se dressait au bas de l’édifice principal, une arche menant aux étranges tunnels d’Ombre Terre, et à la cité de l’Etang de Verre.
    C’était par cette porte que les Griffes Noires menaient leurs proies aux créatures des profondeurs, et par là aussi qu’ils étaient remontés afin de décider de la marche à suivre.
Elle s’arrêta un instant et regarda ses compagnons…

Elle s’arrêta un instant et regarda ses compagnons…

    Son familier était endormi gracieusement à proximité, près du feu. Il pouvait tout aussi bien somnoler ou attendre la suite des évènements. Dix ans plus tôt, lors du rituel d’invocation de son familier, un portail sur un plan peu connu s’était ouvert. Rako était apparu, en tant que servant, par l’aide de la puissance du sort et du lien magique.
    Comme elle, jeune, intelligent, loyal et ambitieux, le dragonnet rouge avait immédiatement été un ami irremplaçable. Crystenna ne pouvait toutefois pas deviner ce que pouvait cacher l’intelligence acérée de son familier, mais elle se sentait réconfortée par sa présence et par son dévouement envers elle.

    Ses 4 autres compagnons étaient autour du feu.
    Farayenel l’ambigü(e) était assis(e), perdu(e) dans ses pensées, pelotonné(e) dans sa cape pour se protéger du froid humide de la forêt. Chef de la compagnie des Griffes Noires, mage accompli et guerrier émérite, Farayenel dirigeait leur groupe. Il n’était évidemment pas l’ami(e) de ses compagnons, mais bien leur chef. Cet elfe se montrait impitoyable, ambitieux. La jeune femme l’avait vu intriguer et mentir avec succès à des créatures aussi puissantes que les aboleths ou à « La Prison » et ses mercenaires .Qui aurait bien pu aller à l’encontre d’une telle force ?
    A bien des égards, Farayenel était l’exemple même de l’elfe (mâle ou femelle), un individu puissant qui combinait l’intelligence et la beauté physique, une force de caractère et une nature indépendante. La lumière de la lune éclairait sa chevelure bleue et jouait avec les reflets pourpre de son armure. Crystenna était le mage des Griffes Noires mais elle savait qu’elle devait rester vigilante avec Farayenel. Au moindre échec, l’ambigü(e) pouvait décider qu’elle ne lui était plus utile. Et au vu de la quantité d’objets magiques qu’il portait, elle se doutait de l’issue d’une telle confrontation.

    La (le) mage guerrier possédait l’appui inconditionnel de l’imposant Haragswald, un haut prêtre de Cyric, Dieu des mensonges.
    L’humain était un ancien membre du cercle Cyrinishiste des royaumes barbares du Nord. Son grade élevé dans l’église de l’Unique leur garantissait argent et informations où qu’ils aillent. Haragswald « le Bossu » était moins grand que ses compagnons, Prentyss mis à part, mais sa présence écrasait même la grande taille du barbare. Le prêtre était vêtu en permanence d’une armure de plates noires, incrustée de milliers de petits soleils argentés, d’une masse d’arme qui semblait faite d’ombre, et d’un bouclier doré. Mais ce n’était pas son équipement qui le rendait si impressionnant, mais plutôt l’aura maléfique qu’il dégageait, comme s’il amenait avec lui une ouverture sur les plans infernaux.
    Ses traits étaient assez quelconques, une grimace barrant en permanence son visage pâle, et une bosse relevait son épaule gauche. Le Bossu faisait preuve d’une loyauté déconcertante envers ses compagnons, qui contrastait avec son caractère impitoyable et cruel. Crystenna ne le craignait pas tant qu’elle aurait la faveur de Farayenel, car « Le bossu » était l’ arme favorite de l’elfe.

    La silhouette imposante du barbare projetait des ombres sur le mur. Assis au coin du feu, ses longues jambes étendues devant lui, comme à son habitude il faisait la conversation. Il nettoyait ses habits de peau pendant que le feu réchauffait ses pieds nus. Tloff était un guerrier aux talents immenses. Elle en avait été témoin souvent car il n’aimait rien tant que se battre et raconter ses batailles. Il était le seul électron libre du groupe, sa nature irrévérencieuse et libre frôlait souvent la rébellion. Tour à tour éclaireur, arrière garde, soldat de première ligne, cet homme était d’une grande utilité aux Griffes Noires, avec lesquels il semblait passer du bon temps.

    Le dernier membre du groupe était le voleur Prentyss dit « l’affûté ». Homme discret de petite taille, assez âgé, il parlait peu mais sa vigilance était constante. Précieux dans les tâches propres aux roublards, il ne s’intéressait pas aux machinations imaginées par ses compagnons, et faisait dernièrement tout ce qui était en son pouvoir pour rester hors des décisions du groupe. Il avait été gravement blessé, et malgré les soins de Haragswald, il restait de mauvaise humeur et semblait faible. Mais que penser d’une personne habituée à tromper son monde ? Pour le moment Prentyss était accroupi à côté du tas de bois sec dont il se servait pour alimenter le feu.

Crystenna s’avança dans le cercle de lumière du feu de camp…

21 mai 2007

L'étang de verre: 6 eme partie

    Crystenna s’avança dans le cercle de lumière du feu de camp…

    Haragswald était perdu dans ses pensées, essayant de se rappeler à quel moment ils avaient perdu le contrôle de la situation. Non pas que le chaos le gène, bien au contraire. Mais c’était à lui d’être la cause du chaos, et leur plan aurait dû lui permettre de mener cet objectif à bien. Tout avait commencé à déraper quand Farayenel lui avait demandé de soutenir les défenses de l’Etang de Verre au niveau de la mer intérieure, quelques heures auparavant :

    « Ca grouille de nabots ! s’étonna le Bossu, par où commencer ? ». Il était debout sur le pont de pierre que les alchimistes nains et leur prêtres étaient en train de faire naître au dessus de l’Etang de Verre pour amener leurs troupes jusqu’à la cité. Invisible, il était prêt au combat. Ses armes à la main, il préparait ses sorts. Au fur et à mesure que les nains approchaient, ils incantait, sans toutefois achever ses phrases. Ceci lui permettrait de lancer ses maléfices en terminant l’incantation par le seul dernier mot. Plutôt utile en combat rapproché.
« Je prend le groupe de droite » se dit Haragswald. Les nains étaient nombreux de ce coté là, et les illithids semblaient vouloir attaquer sur le flanc gauche.
    Les nains faisaient preuve d’une efficacité redoutable. Les petits guerriers étaient incroyablement disciplinés : les protecteurs nains formaient un barrage imposant de leurs pavois géants, suivis des brigades munies d’arbalètes éclairantes et explosives, les prêtres dans leur dos, et les golems derrière eux tiraient les lourds chariots et les balistes. Tout ça semblait naturel, sûrement maintes fois répété. Les illithids avaient bien du mal à stopper cet élan. Leurs sorts étaient contrés, et les kuo-toas littéralement déchiquetés par les haches du petit peuple.

    Le haut prêtre de Cyric avança. Il détermina sa cible, et se concentra sur son objectif. Faisant tourner distraitement sa masse d’arme dans sa main, il examina le mouvement des troupes, attentif aux trajectoires de fuites (pour les nains et pour lui-même). Le Bossu remarqua un étrange petit personnage qui pontait le bout de son nez entre deux boucliers. « Un gnome ? Il en reste donc d’assez courageux pour sortir de leurs terriers ? » s’étonna le prêtre.
    Un cri de surprise précéda un concert de grognement. Le gnome venait d’annuler le sort d’invisibilité de Haragswald ! L’humain fonça à découvert, armes levées. Les créatures barbues hurlèrent toutes d’une même voix en brandissant leur boucliers et leurs haches.
    Haragswald accéléra et se concentra dans les positions de ses ennemis, déterminant leur posture d’attaque et de défense.
L’un des nains rompit le mur défensif pour le cueillir le premier mais le Bossu était prêt : il ralentit à peine, esquivant d’un pas de côté, écrasant le casque du nain sur sa tête d’un coup puissant, faisant jaillir du sang sur l’impact.
    « ET DE UN ! » rugit une voix profonde dans la tête du Bossu avec une puissance telle qu’il faillit lâcher son arme. « Le sang sera maintes fois versé alors compte si tu veux mais en silence », rétorqua sèchement le Prêtre à l’entité enfermée dans sa masse d’arme.
    Les deux premiers protecteurs, les plus proches, brandirent leurs haches dans l’espoir de le ralentir et de briser sa charge. Leurs compagnons profitant de ce mouvement pour donner une attaque d’oportunité. Mais le guerrier plongea à genoux, glissant sur le sol artificiellement lisse. Il passa ainsi entre les deux nains, dans l’espace libre entre leurs boucliers. Il se releva d’un bond de l’autre coté du mur d’acier, et orienta ses premières attaques sur le flanc droit. Les nains en rang très serrés et pris par surprise par son attaque très peu conventionnelle firent une cible facile pour lui. Sa masse s’abattit rapidement par trois fois, touchant la nuque d’un ennemi à chaque coup. Ses adversaires n’avaient pas eu le temps de se retourner.

    « Derrière toi Fils du Sang ! » le prévint son arme. Il inversa brutalement son élan, sa rapidité et sa force accrues grâces aux potions aboleths. Les protecteurs du coté gauche s’élançaient vers lui. Il cueillit le premier au menton, et l’autre au cou, le tuant net. Alors qu’il s’apprêtait à enchaîner, il ressentit une vive douleur : les arbalétriers entraient dans le danse.
    Il se lança immédiatement dans un enchaînement frénétique d’attaques, afin de désorienter ses adversaires. Criant un mot de pouvoir, une sphère bleutée apparut autour de l’humain. Les nains saisirent la nature du sort voyant leurs carreaux rebondir contre la surface lisse du globe magique. Il se tourna vers ses trois proies suivantes. Flexion, torsion, feinte, un nain s’écroula. Un rugissement précéda une attaque haute du second nain.
    « Pauvre fou », s’amusa Haragswald. Il se fendit en avant de toutes ses forces, enfonçant le cage thoracique ainsi mise à découvert. Le nain suivant se retrouva emporté par le recul de son camarade et tous deux tombèrent à l’eau.
    « Là par contre ça s’annonce mal, Fils du Sang », le railla l’esprit du Sang.
    Effectivement, Haragswald le Bossu se retrouvait face à une troupe de nains le visant de leurs arbalètes. Son sort ne le protègerait pas contre tous ces projectiles… « Quelle bande de tétus », râla l’humain solitaire. Il leva sa masse, ajusta son bouclier et cria d’une voix puissante : « Je meurt pour l’Unique, et vous venez avec moi ! ». Il chargea les nains, sentant bien que son bouclier allait être dissipé avant qu’il ne parvienne au corps à corps.
    « C’est la fin, mais par Cyric au moins un mourra avant que le poison me ronge », se promit le Bossu. Il sentit plusieurs impacts de carreaux sur son corps.
Surpris, il vit alors les derniers rangs des arbalétriers touchés par un mystérieux ennemi et tomber. Un vent de panique souffla sur les monstres barbus, et certains rompirent les rangs.
    Une silhouette sombre apparut derrière les nains…

21 mai 2007

L'étang de verre: 7 eme partie

Une silhouette sombre apparut derrière les nains…


    Un être svelte arriva derrière les rangs des arbalétriers. En armure moulante couleur verte et une cape blanche claquant au gré de ses mouvements, l’apparition entra en scène. Un tourbillon de mort s’abattit sur les ennemis d’Haragswald : l’elfe utilisait continuellement l’élan d’un de ses coups pour en relancer un autre ou assurer son équilibre, dans une fascinante danse guerrière à deux lames longues. Sa longue chevelure bleue virevoltait autour de lui ( ou d’elle ?…)
    - Farayenel !  s’étonna Haragswald le Bossu.
    L’elfe s’accroupissait, incitant les nains à vouloir profiter de cette fausse ouverture, pour esquiver ensuite par une pirouette aérienne rallongée par son sort de vol. Ces enchaînements de mouvements d’apparence chaotique trompaient les défenses de ses adversaires et lui permettait de se rapprocher au corps à corps des tireurs nains. Les arbalétriers hurlèrent, des nains tombèrent, d’autres chargèrent.
Une voix arracha le prêtre a sa contemplation de ce fascinant ballet :
    -Cours fils du Sang ! Les morts t’attendent ! Cours ! Du sang ! .
    Il senti sa résistance faiblir et l’esprit du sang prit le contrôle de son corps. Il détestait ça, mais la fatigue et la surprise avaient affaibli son contrôle. Il ne restait plus qu’à espérer que l’esprit maléfique ne lui ferait pas combattre aussi le chef des Griffes Noires.

    Oubliant toute stratégie, l’esprit du sang lui fit jeter son bouclier, saisir sa masse à deux mains, et charger les restes des rangs nains. Il voyait désormais le monde comme le voyait l’esprit : rouge. Toutes les veines principales et les artères de ses ennemis lui apparaissaient incroyablement nettes, l’esprit du sang sachant alors où frapper, quel était la zone qui ferait saigner le plus. Les deux combattants écumèrent les guerriers nains adverses, les survivants préférant détaler rejoindre en arrière le gros de l’armée.
    L’esprit enfin rassasié, Haragswald pu récupérer le contrôle, pour s’asseoir et reprendre sa respiration. Le souffle court, souriant, l’elfe le salua de ses épées poisseuses de sang. En réponse au regard surpris de son subordonné, Farayenel fit par de sa découverte, faisant résonner sa voix dans la tête du Bossu :
    - Je viens de survoler les troupes des nains et de leurs alliés. Ils sont nombreux et très bien organisés. Ils vont réussir à construire ce pont malgré les défenses illithides et kuo-toas.. Notre seul espoir est de les retenir suffisamment pour permettre à nos renforts de venir des portes de la ville. Il fallait donc que je vienne organiser la défense, et empêcher ces minus d’avancer un pas de plus le temps que les mercenaires des portes viennent nous aider.

    L’elfe se tourna vers les airs, d’où les illithids avaient observé le combat. Il donna des ordres secs et précis. Son ton sans appel et l’obéissance des flagelleurs mentaux fendit le visage du Bossu d’un horrible sourire.
    L’humain se tourna vers le pont, regardant l’armée naine arrêtée dans son élan, à environ deux cent mètres de là. Les survivants rejoignaient le gros de leur forces, avec force gestes et cris.
Se retournant, il constata que Farayenel l’ambigu(e) avait été promptement obéi : les kuo-toas sortaient de l’eau ou des barques pour prendre place sur le pont, les illithids les disposant au fur et à mesure. Ils prirent ainsi place sur toute la largeur du pont, véritable mur d’acier et de chair, empêchant tout passage. Les flagelleurs mentaux lançaient des sorts de protection sur eux-mêmes et sur les officiers hommes poissons. Ces misérables créatures faisaient maintenant les fiers à bras, grognant, se poussant, pour s’impressionner les uns les autres.
    Dégoûté par leur lâcheté au cours du précédent combat, Haragswald fit par de sa colère à voir ces créatures se vanter ainsi du combat à venir.
-Je sais bien Haragswald, le tempéra Farayenel, mais on a besoin d’eux. Rappelle toi que Tloff (mini rappel : c’est le barbare des Griffes Noires ) les appelle les gobelins des profondeurs. C’est exactement ça.
Il se retourna vers les hommes poissons, et prit son inspiration :
-Officiers ! Mettez-vous derrière vos troupes et tuez quiconque de vos hommes qui fera mine de s’échapper !
    Les plus imposants des kuo-toas traversèrent les rangs, en profitant pour dispenser quelques coups à ceux qui n’étaient pas bien placés. Satisfait de sa stratégie, Farayenel demanda aux illithids d’appeler une trentaine de mercenaire lanceurs de sorts en renforts.
    -De toute façon, la cité n’en a pas besoin tant que les nains ne sont pas arrivés sur la berge de la ville, rassura l’elfe à son interlocuteur illithid. Pas vrai Haragswald ?
    Surpris par le silence de son subordonné, Farayenel se retourna pour le réprimander, mais ce qu’il vit le laissa bouche bée. Un nuage gris avait recouvert les nains, masquant toute l’armée aux yeux des défenseurs. De plus cette étrange fumée semblait gagner en volume et venir vers eux.
Un peu apeuré, le Bossu se leva, ramassa ses armes, sans quitter le phénomène des yeux. Le nuage se rapprochait sur le pont, gagnant en vitesse. Les officiers Kuo-Toas motivaient leurs troupes, et les maintenaient en place. Les illithids survivants reculèrent vers la cité de l’étang de verre. L’elfe gris(e) croisa les bras, intrigué.

    Soudain un bruit assourdissant retentit depuis l’intérieur du nuage magique. Un bruit de pierre que l’on casse, de bâtiments qui s’écroulent. Ce bruit se rapprochait d’eux, de plus en plus fort. Les hommes poissons devaient maintenant crier pour couvrir le bruit et empêcher les rangs de se défaire. Le pont se mit alors à trembler et, de chaque côté du pont, un voile transparent apparut. Farayenel devait agir maintenant, comprendre ce qu’il se passait, et vite.
    Il se décida à prendre de la hauteur, s’élevant à plus de dix mètres du sol. Il vit alors que le nuage était une simple façade peu épaisse pour couvrir ce qui suivait juste derrière. Affolé par le plan machiavélique des nains, il contacta mentalement le Bossu, et lui dit un seul mot :
-FUIS !

21 mai 2007

L'étang de verre: 8 eme partie

    En effet les nains jouaient à leur jeu favori, un jeu mortel : ils appelaient ça « la roue ». Après des combats mémoriaux contre des hordes d’orcs dans les tunnels, les ingénieurs nains avaient un jour inventé cet ingénieux processus.
    Des éclaireurs attiraient les orcs dans un large tunnel, puis faisaient semblant de battre en retraite vers les ingénieurs qui lâchaient alors la roue : une gigantesque pierre cylindrique ocupant toute la largeur du passage, un rouleau compresseur de plusieurs dizaines de tonnes poussé de plus en plus vite par des nains surexcités. Un rideau placé sur le devant du système empêchait aux orcs de voir ce qui fondait sur eux. Les éclaireurs se poussaient du passage en se jetant dans des abris étroitement dissimulés, et les hordes orcs surpris disparaissaient par dizaines sous le broyeur gigantesque. Un vrai massacre et une fierté de la guilde des ingénieurs. Simple et impitoyable.
    A savoir qu’une amélioration a été mise en place par les guerriers nains de Castel-Mithral : faire ça à un endroit avec quelques tunnels adjacents pour permettre à certains orcs de s’échapper : « ben sinon s’trop simple, on a mêm’ pus d’boulot ».

    S’adaptant ici à la situation avec ingéniosité, les prêtres nains avaient dressé un mur de force de chaque coté du pont afin d’empêcher les hommes poissons de plonger pour éviter la roue ( faisant ainsi comme les murs d’un tunnel), les prêtres humains avaient eux créé un nuage animé masquant le dispositif (prenant l’exemple du rideau typiquement employé) aidés par les illusionnistes gnomes qui s’en donnaient à cœur joie ajoutant un bruit assourdissant de pierre en mouvement. Leur joujou ainsi en place, des golems poussaient « la roue » qui occupait toute la largeur du pont, prenant de la vitesse en se dirigeant vers les troupes adverses.

    Sous les ordres de Farayenel et des illithids, la majorité des kuo-toas patrouillant à l’extérieur de la ville s’étaient placés sur le pont artificiel dans le but de ralentir les nains. Ce qui servit bien évidemment le stratagème de l’Alliance. Les officiers reptiliens luttaient contre la panique gagnant leur subordonnés, face à ce nuage assourdissant qui se précipitait sur eux.
     Ils virent le prêtre des Griffes Noires fuir dans les airs, au moment ou la brume se dissipait dévoilant ainsi la machine naine. Terrifiés par ce rouleau gigantesque, les rangs rompirent et ce fut chacun pour soit. Mordant, griffant, tuant, chacun cherchait à fuir. Nombreux tentèrent de plonger sur les côtés mais tous furent arrêtés par un mur invisible. Insensibles, les golems faisaient prendre de la vitesse à l’engin, rattrapant inexorablement les forces ennemies en débâcle. Un régiment d’arbalétriers équipés de grenades aveuglantes se déchaînait sur les illithids, qui une fois aveuglés étaient immédiatement criblés de carreaux d’arbalètes. Au sol le massacre se poursuivait, aucun n’y échappa. Tous les kuo-toa périrent, ainsi que bon nombre d’illithids, sans qu’il n’y ait de perte dans les rangs des alliés hormis celles provoquées par Farayenel et Haragswald.
   
    Les golems et la brigade spéciale anti-mage arrivèrent vite à la porte principale de la cité de l étang de verre. Les créatures artificielles lâchèrent le rouleau de pierre qui vint ainsi s’écraser sur la porte principale de la cité, faisant trembler le sol sous l’impact contre les battants de la porte. La roue rebondit et tomba dans l’eau, après avoir éliminé plus de 60 kuo-toa et fissuré les portes de la ville.
Les nains avaient ainsi repoussé l’intervention sanglante des Griffes Noires, atteint la ville deux fois plus vite que prévu, et ceci quasiment sans combattre.

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Les contes des temps
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