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Les contes des temps
20 mai 2007

Run!!! 5 eme partie

Je traversais la rue en me baissant, puis me collait le dos au mur d’enceinte. Une clôture de piliers de pierre reliés par du grillage haut de quatre mètres et surmonté de fil de fer barbelé se dressait devant moi. Tous les dix mètres, il y avait une ampoule blanche sur un pilier. D’une voix qui trahissait mon excitation, je chuchotais dans mon tacticom :
 -A toi Tess.
    -Ok, Nik. Dans 10 secondes tu auras un créneau, répondit la voix métallique de Tesla Girl

la MatriceLa decker se chargea alors d’infiltrer via  la Matriceles commandes électriques du complexe, pour éteindre la lumière du pilier le plus proche.

4 mètres3…2…1…Eteint ! Je courus et escaladais le pilier. Quand j’atteignis le sommet, j’eus une vue parfaite sur les cinquante mètres qui me séparaient du bâtiment. Il n’y avait pas le moindre endroit où se mettre à couvert. Mais on avait la solution. Je sautais au bas du pilier, roulais sur moi-même pour amortir les 4 mètreset quelques de chute. Ignorant la douleur dans mes jambes, je m’éloignais du pilier, dont la lumière se remit à éclairer la zone.

 

9 mètresJe longeais le mur quand ma vision amplifiée me permis de distinguer quelque chose sur ma gauche, à environ trente mètres. La silhouette s’approcha. Un chien de garde ! L’animal leva le museau, et me repéra. Il avança en grognant. Sans faire de gestes brusques, je levais ma main vers mon holster. Dégainant lentement, je laissais le clebs approcher. L’animal avait été modifié : ses yeux métalliques luisaient dans le noir, certainement pour lui permettre de voir le spectre infrarouge. Visant soigneusement, mon interface de tir se mit en marche. Un triangle de visée apparut dans ma vision, m’aidant à trouver ma cible. Les données s’affichèrent : distance 9 m. Probabilité de toucher 89%. Le chien s’élança, je tirais. Le silencieux amortit le bruit de la détonation. Je poussais le cadavre du chien contre la clôture, dans une zone d’ombre. Un second grognement juste derrière moi me fit sursauter.

-Koala veille sur toi, déclara BamBou dans le tacticom. Bouge pas !

Dos à l’animal, j’entendis un bruit sourd. Je me retournais pour constater l’efficacité du chaman. Le chien était profondément endormi. Pas mal. Un léger bruit de mastication parvint à mon oreillette.

 -Il est temps de jeter un sort de Masque, poursuivit le chaman.

Un chant étrange se fit entendre par l’intermédiaire du tacticom. Une sensation étrange m’envahit.

 -Voilà Nik, les gardes qui te verront te prendront pour un de ces chiens. Mais dépêches-toi, l’illusion est passagère.

 -Je suis prêt, répondis-je. Tesla Girl ?

 -Bien. La porte numéro trois est à cinquante mètres sur ta droite. Je viens de bloquer l’image des caméras, mais seulement pour un court laps de temps. Le temps presse !

 

 Je me remis en route, me dirigeant vers la porte située sur le flanc droit du bâtiment. J’atteignis l’aire de chargement des marchandises, gravis rapidement les marches, pénétrant dans le champ de la caméra momentanément inutilisable.

 -Bien, dit Tesla Girl. Cette partie n’est pas facile. Si j’ouvre la porte moi-même. Ca déclenchera une alarme, que je n’ai pas réussi à craquer. Pour ouvrir il faut un code à huit chiffres et un scanner rétinien.

 -C’est maintenant que tu le dis ?

 -Ne t’en fais pas. Mets ton œil devant le scanner. J’ai trafiqué les fichiers.

Je grognais, mais obéit. Un bip retentit, et un petit panneau coulissa, révélant un clavier.

 -Tape huit fois le chiffre 0.

 -Deux secondes. BamBou ? Tu vois des gardes de l’autre côté de la porte ?

Silence.

 -BamBou ?

Toujours rien. Puis la voix du chaman retentit :

 -Désolé, je regardais le sous-sol du bâtiment. Ils y font des expériences clandestines sur de pauvres animaux. J’ai la haine.

 Ma voix prit un ton cassant.

-Ouais et bein reste avec nous mon pote. Vérifie plutôt si la voie est libre devant moi.

-Koala ne voix personne qui soit éveillé, Nik. Vas-y.

Personne d’éveillé ? Putains de chaman zarbi. Pareil je me trouvais une patrouille en train de ronfler, alors ?

 

 Je tapais quand même le code. Pendant une seconde, rien ne se produisit, puis la porte s’ouvrit. Le rire victorieux de Tesla Girl retentit dans mon oreille. Le sort d’illusion de BamBou prit fin, j’entrais. La porte se referma derrière moi.  

Mes sens à nouveau en alerte, je me trouvais dans un couloir faiblement éclairé. J’inspirais profondément, me forçant à me calmer. Même si on devait la jouer cool, je ne pouvais m’empêcher d’être impatient. J’ai toujours été comme ça. L’action me manque en permanence. Je voulais que ça bouge, et même qu’il y ait un début de grabuge. Pas grand-chose, juste de quoi me défouler. Me taper quelques salopards corpo de la sécurité. M’amuser un peu quoi. Mais bon, vous connaissez la règle : on tire pas tant qu’on est pas en train de se barrer.

 

 Tesla Girl me guida à l’intérieur du bâtiment avec le tacticom. Monsieur sécurité intervint :

 -Une patrouille de gardes va sortir du couloir, fit BamBou d’une voix plus claire qu’à l’ordinaire. Ils vont partir ne t’inquiète pas.

 Les pas s’approchaient, quand on entendit un fracas de boîtes qui tombent, suivies du miaulement d’un chat. Les gardes firent demi-tour pour aller voir.

 -Koala t’a libéré le passage, dépêche-toi Nik.

la MatriceJ’arrivais aux ascenseurs sans plus de problèmes, puis Tess fit son boulot. Toujours connectée au système de sécurité interne du labo, via la Matrice, elle fit venir un ascenseur vide à mon niveau. Au même moment, elle donna l’ordre au système de ne pas ouvrir la moindre porte d’ascenseur à notre étage tant que le mien n’avait pas refermé ses portes. L’ascenseur arriva, je rentrais et le fit monter jusqu’au quatrième étage. J’espérais que BamBou allait pas se distraire à nouveau. Il suffisait qu’un seul petit gars de la sécurité armé d’un gun se ramène au mauvais moment et tout allait dégénérer très vite.

 

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